Depuis 1995, les lycéens français n’avaient qu’une alternative : choisir entre les filières S, ES et L. Mais la réforme du baccalauréat 2021 a fait voler en éclats ce triptyque ancré depuis des décennies. Désormais, chaque élève construit son parcours sur-mesure, en sélectionnant des spécialités et des options dès la première. Une liberté inédite, mais qui complexifie le choix pour l’orientation post-bac. Comment sélectionner les spécialités adaptées à son projet ? Vers quelle combinaison s’orienter sans risquer d’hypothéquer ses chances pour la suite ?
Bac 2021 : quelles spécialités pour la première et la terminale ?
Ce nouveau bac a redistribué toutes les cartes : adieu S, ES, L, place à des parcours conçus sur mesure, selon les envies et projets de chaque élève. Sur le papier, la promesse d’une orientation plus juste. En pratique, pourtant, le champ des possibles peut rapidement se transformer en casse-tête. Face à cette offre étendue, la sélection des spécialités devient une première étape décisive, et parfois anxiogène, du parcours lycéen.
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Réforme du Bac : comment choisir ses spécialités en seconde ?
En seconde, chaque élève navigue avec 11 matières obligatoires, auxquelles s’ajoutent deux enseignements optionnels s’il le souhaite. Mais tout se joue vraiment à la fin de l’année : trois spécialités sont à choisir pour la première, qui s’ajoutent aux 8 matières du tronc commun. Ces décisions impactent directement la suite du parcours scolaire.
Les matières proposées en spécialité
Panorama des spécialités en première
Au moment du choix, beaucoup hésitent. Faut-il viser la combinaison scientifique pour s’ouvrir un maximum de portes ? Peut-on bifurquer tardivement si l’on change d’avis ? Que privilégier pour préparer médecine, Sciences Po ou des études de sport ? Voici des exemples de questionnements auxquels les élèves sont régulièrement confrontés :
- Quelles spécialités choisir pour accéder aux études d’architecture ?
- Quel parcours pour maximiser ses chances à Sciences Po ?
- Quoi sélectionner pour anticiper le concours de médecine ou de l’ESA ?
- Quelles options pour construire un dossier STAPS crédible ?
- Quels choix pour s’orienter en psychologie ?
- Comment ajuster son trio de spécialités au fil de son projet ?
Liste des spécialités proposées
Les élèves peuvent choisir parmi les spécialités suivantes :
- arts
- histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques
- humanités, littérature et philosophie
- langues, littératures et cultures étrangères
- littérature, langues et cultures de l’Antiquité
- mathématiques
- numérique et sciences informatiques
- sciences de la vie et de la Terre (SVT)
- sciences de l’ingénieur
- sciences économiques et sociales (SES)
- physique-chimie
- biologie-écologie
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Quelles spécialités choisir pour les parcours “classiques” après la seconde ?
Reprendre à l’identique les anciens parcours S, ES ou L n’est plus guère pertinent. Aujourd’hui, l’équation a changé : chaque élève peut réinventer sa trajectoire et adapter son combo de spécialités à ses ambitions. Cette liberté déstabilise, mais elle permet aussi d’approfondir ses centres d’intérêt sans s’enfermer dans les cases du passé. Reste à bien évaluer ses appétences… et ses buts.
Le choix des spécialités a un impact direct sur l’accès aux filières du supérieur. Pour s’orienter vers prépa HEC, une grande école d’ingénieur ou la médecine, voici en résumé les combinaisons qui facilitent la suite :
Cas concret : pour entrer en PASS ou LAS, le trio SVT, physique-chimie et mathématiques offre une vraie latitude et évite de se limiter. En terminale, il est souvent recommandé de garder SVT et physique-chimie, tout en prenant en plus l’option “maths complémentaires”. Pour intégrer une prépa maths sup, impossible de faire l’impasse sur les mathématiques en terminale, ni sur la physique-chimie, voire les sciences de l’ingénieur. Et pour viser une prépa HEC, tout se joue aussi sur l’agencement mathématiques/SES/histoire-géographie, avec une attention particulière à la cohérence du projet.
Plus les objectifs sont clairs, plus le choix de spécialités devient évident. Mais pour les élèves indécis, la variété demeure, et bien peu d’établissements donnent des conseils précis. Vient alors la crainte de verrouiller son dossier Parcoursup trop tôt, ou de s’enfermer par un mauvais choix.
Faut-il choisir les mathématiques en spécialité, ou s’en passer ?
Les mathématiques, longtemps en position stratégique dans le système, sont devenues le plus grand débat de la réforme. Depuis leur retrait du tronc commun, beaucoup d’élèves hésitent à s’engager ou non dans la spécialité maths, notamment lorsqu’ils doutent de leurs capacités. Mais mettre de côté les mathématiques, sauf profil explicitement littéraire, ferme de nombreuses portes dans le supérieur. Prendre maths en spécialité, au contraire, sécurise largement l’après-bac, sans empêcher d’ajouter deux autres matières d’intérêt. Il reste aussi la possibilité, en terminale, de ne garder que deux spécialités et d’opter pour “maths complémentaires” afin de maintenir le niveau. Certains, une fois rassurés sur leur avenir, lâchent les mathématiques progressivement. Pourtant, sentir qu’on a cette possibilité de réajuster ses choix au fil du temps aurait été, il y a quelques années, impensable, mais aujourd’hui, c’est une réalité sur laquelle beaucoup misent pour construire un parcours à leur image.
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Des outils pour accompagner le choix des spécialités
Conscients que les choix en classe de seconde peuvent sembler vertigineux, les pouvoirs publics mettent à disposition plusieurs dispositifs pour guider les élèves :
- Le test de positionnement de début d’année aide à repérer atouts et difficultés en français et en mathématiques.
- Une Semaine de l’orientation en novembre fait partie, chaque année, des 160 heures allouées à l’orientation au lycée.
- En janvier, chaque élève précise son premier projet d’orientation : voie générale ou technologique, puis cinq spécialités, dont seulement trois seront réellement suivies.
- Le conseil de classe du troisième trimestre valide enfin les choix de spécialité, étape clé du parcours.
À noter aussi : un simulateur en ligne permet d’envisager différentes combinaisons et de découvrir à quelles études elles mènent, rendant moins opaque ce choix déterminant.
Hier, la stratégie dominante était de se rabattre par défaut sur S pour “garder toutes les portes ouvertes”. Aujourd’hui, la réforme impose de se positionner plus tôt et de choisir selon ses goûts réels. Cette transformation, même si elle bouscule les familles et certains professeurs, fait son chemin dans le paysage scolaire.
Premiers retours sur les choix de spécialités
Les premiers lycéens concernés par la réforme sont désormais en première. Leur répartition éclaire les tendances : la mathématique reste toujours autant privilégiée comme choix de sécurité, suivie par la physique-chimie et la SVT.
En détail, 26,5 % des élèves ont préféré “maths-physique-chimie-SVT”, équivalent à la série S d’antan, et plus de la moitié des élèves suivent cette voie générale. Autre combinaison courante : “histoire-géo, maths, SES” (6,8 %), tandis que la part des parcours ES ou L recule. Autre évolution notable : 6,5 % combinent “histoire-géo, langues étrangères, SES”.
Ces chiffres révèlent une réalité : pour beaucoup, conserver les mathématiques rassure, tout en permettant de garder une option qui réveille l’intérêt. L’esprit de la réforme est là : personnaliser sans sacrifier les fondamentaux. Comme à l’époque où la série L voyait fuir les mathématiques, il est désormais possible d’assumer pleinement un parcours atypique, sincère et cohérent avec ses envies.
Voici les coefficients des épreuves du Bac après la réforme :
Coefficients des épreuves obligatoires du Bac Général
| ÉPREUVES | COEFFICIENTS | DURÉES |
|---|---|---|
| Français en première (écrit et oral) | 5 à l’écrit, 5 à l’oral | 4h à l’écrit, 20 min à l’oral |
| Philosophie | 8 | 4h |
| Grand Oral (en terminale) | 10 | 20 min |
Coefficients des spécialités au Bac (2 à choisir)
| SPÉCIALITÉS | COEFFICIENTS | DURÉES |
|---|---|---|
| arts | 16 (écrit et oral) | 3h30 et 30 min |
| biologie, écologie | 16 (écrit, pratique et/ou oral) | 3h30 et 1h30 et/ou 30 min |
| histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques | 16 | 4h |
| humanités, littérature et philosophie | 16 | 4h |
| langues, littératures et cultures étrangères | 16 (écrit et oral) | 3h30 et 20 min |
| littérature, langues et cultures de l’Antiquité | 16 | 4h |
| mathématiques | 16 | 4h |
| numérique et sciences informatiques | 16 (écrit, pratique et/ou oral) | 3h30 et 1h |
| physique-chimie | 16 (écrit, pratique et/ou oral) | 3h30 et 1h |
| sciences de la vie et de la Terre | 16 (écrit, pratique et/ou oral) | 3h30 et 1h |
| sciences de l’ingénieur | 16 | 4h |
| sciences économiques et sociales | 16 | 4h |
Pour ceux qui souhaitent confronter leurs souvenirs, il existe des ressources qui détaillent en profondeur les anciens systèmes et leur logique, bien éloignée des parcours personnalisés d’aujourd’hui.
S, ES ou L : quelle filière privilégier ?
Comment choisir après la seconde ?
La fin de la seconde marque une étape décisive : les conseils de classe examinent les vœux d’orientation pour la première. Pour les plus indécis, la série #jechoisismafiliere décrypte chacune des anciennes filières, de S à L, et propose des portraits types qui permettent de mieux se situer par rapport à ses aspirations et à son tempérament.
Quel parcours choisir : S ou non ?
La filière S : le choix le plus généraliste
La série S a longtemps gardé la réputation d’être le chemin privilégié des “bons élèves”. Mathématiques, physique-chimie, SVT : ces matières phares demandaient investissement et curiosité. C’est d’ailleurs la seule filière qui proposait la physique-chimie en spécialité, ce qui obligeait à ne pas choisir S par pur réflexe. Avez-vous envie de creuser les sciences ? Sentez-vous que l’effort y sera un moteur, et non une contrainte ?
Polyculture et ouverture caractérisent aussi S. En plus du socle scientifique, le volume horaire en lettres, langues et histoire-géo restait conséquent. Clairement, “faire S” ne fermait aucune porte. D’où son attractivité au fil des années.
Quelles perspectives après la filière S ?
Près de 36 % des élèves de seconde rejoignaient la filière S, cherchant rigueur, logique et compétences pratiques, particulièrement au travers des TP de sciences. Le niveau de maths y était le plus haut, ce qui impliquait méthode et investissement régulier.
“Bac S ou rien ?”
La filière S a longtemps eu la réputation d’être la voie royale vers les études les plus sélectives. Certains choisissaient ce chemin par peur d’être enfermés ailleurs, ou pour répondre à des attentes familiales. Mais attention à ne pas suivre la foule : “faire S” sans réelle appétence conduit souvent à l’épuisement. À l’inverse, choisir la filière L par passion, contre toute attente, a mené certains audacieux à des réussites éclatantes, y compris dans des concours pour lesquels elle était jugée peu compatible. Se fier à ce qui motive sincèrement reste le meilleur passeport pour l’avenir.
Redoubler pour rejoindre la filière S
La pression autour du prestige de S était telle que certains redoublaient uniquement pour y avoir accès, alors même qu’ils avaient le niveau pour aller ailleurs. C’est le signe d’une fascination tenace pour le label scientifique, dont la réforme entend désormais s’affranchir.
Filière ES : un équilibre entre sciences et sciences humaines
La filière ES : le choix de l’équilibre
Entre S, ES et L, la filière ES a longtemps représenté un point d’équilibre. Cette série alliait sciences économiques et sociales, mathématiques, histoire-géographie et ambitionnait de donner les grandes clés de compréhension de l’économie et du monde contemporain.
Près de 20 % des lycéens s’y inscrivaient, souvent portés par leurs qualités rédactionnelles, leur sens de l’analyse ou leur goût pour le débat et la synthèse. Les débouchés s’étendaient du droit aux ressources humaines, en passant par la gestion, le journalisme, la communication ou la politique.
La filière ES, une orientation par défaut ?
Pour nombre d’élèves, ES représentait la solution “moyenne” quand la S semblait trop scientifique et la L, trop littéraire. Pourtant, pour les esprits curieux et ouverts, l’ES offrait de solides perspectives, et n’a jamais été une voie de secours. Les filières d’avenir y étaient bien plus nombreuses qu’on ne le laisse croire.
La filière L : pour les passionnés de lettres et d’arts
La filière L : lettres, langues et culture
La filière L s’est adressée aux amateurs de littérature, philosophie, histoire-géo et langues étrangères. Esprit critique, réflexion, capacité à s’exprimer à l’écrit comme à l’oral y étaient valorisés. Choisir L supposait d’assumer une quasi-disparition des matières scientifiques, à l’exception de la SVT en tronc commun. Mais la contrepartie était forte : une culture générale enrichie et une vraie spécialité pour les lettres et les langues vivantes.
Les filles occupaient très majoritairement ce terrain (78 %). Les parcours y étaient parfois plus balisés, orientés vers les études de lettres, d’art, de communication, l’enseignement, la traduction ou la culture, mais la filière ouvrait aussi sur le journalisme et le marketing.
Le Bac L : filière sous-estimée ?
L’image de la L reste lourde à porter : trop souvent assimilée à une voie “refuge” pour ceux qui n’aiment pas les matières scientifiques, elle a pâti d’un manque de reconnaissance. En 2010, ils étaient 11 % à choisir L, ils sont moins de 9 % aujourd’hui. Travailler la littérature ou la philosophie exige pourtant autant, parfois plus, de temps personnel que la résolution d’équations. Se lancer dans L par simple défaut, sans y trouver du sens, expose à bien des déceptions.
Le nouveau bac cherche à redonner aux profils littéraires la place qu’ils méritent. On note d’ailleurs que divers concours sélectifs réservent des places dédiées à ces candidatures, en particulier pour les langues. Un projet solide est alors un puissant levier de réussite.
Bac S ou ES : quelle voie pour son orientation après la seconde ?
Beaucoup d’élèves en stage intensif se demandent encore s’il vaut mieux choisir S ou ES pour se donner les moyens d’entrer en école de commerce ou d’ingénieur. Pas de recette universelle : le choix dépend de l’équilibre entre le goût pour une matière, le projet visé et la facilité ressentie dans telle ou telle discipline. L’orientation se joue autant sur l’élan personnel que sur la stratégie pure.
La filière S est-elle plus difficile ?
La réputation de la S comme la filière la plus ardue tient surtout à la charge scientifique et à la sélection qui s’y opérait. Pourtant, les chiffres l’attestent : le taux de réussite n’y était pas inférieur aux autres. Si un élève est admis en S, c’est qu’un consensus existe sur ses chances de succès.
S ou ES : quelle filière est la plus exigeante ?
Tout est affaire de projection : un lycéen naturellement attiré par les sciences y trouvera son rythme, là où un autre, motivé par la culture économique ou la compréhension du monde, préfèrera l’ES. On retrouve ce choix de fond avec la personnalisation des spécialités.
Le fil est lancé : prochain épisode de la série #jechoisismafiliere, un gros plan sur l’ES, souvent mal connue et sous-estimée, particulièrement lors des choix de réorientation après la seconde.













